Spiritueux : les chiffres clé en France
Cet article présente quelques données chiffrées sur les spiritueux par rapport au marché français. Le tout est présenté sous forme de questions / réponses pour éviter de verser dans un article rempli de tableaux et autres camemberts !
Quelle quantité de spiritueux sont bus par les français chaque année ?
Les données fournies par l’OMS indiquent qu’en moyenne les français (de plus de 15 ans – si la vente est interdite aux mineurs, la consommation d’alcool par les adolescents mineurs est une réalité) ont consommé l’équivalent de 2,4 litres d’alcool en spiritueux en 2016. Ce chiffre est relativement stable depuis 1960 (2,9 litres à l’époque). C’est la consommation de vin qui a elle été quasiment divisée par 3 entre 1960 et 2016. Mais revenons aux spiritueux. 2,4 litres d’alcool pur par habitant, cela fait 6 litres d’alcool titrant 40% soit environ 8,5 bouteilles de 70cl.
On ne le rappellera jamais assez, les spiritueux font partie des bonnes choses dont il ne faut pas abuser, à consommer avec modération donc !
(Chiffres 2016 – source : OMS)
Quels sont les spiritueux les plus consommés en France ?
En tête, on retrouve le whisky qui représente pas loin de 40% de la consommation globale de spiritueux. Ensuite, les anisés représentent plus de 20%. Les rhums représentent eux à peu près 10%. Ensuite on trouve ce qu’on appelle les alcools blancs qui regroupent le gin, la vodka et la tequila qui sont également autour des 10%. Derrière, les liqueurs et crèmes sont environ à 9% et les amers à 5%. Les punchs et cocktails vendus tout faits représentent environ 2% des ventes. Enfin on retrouve ensuite Cognac, Armagnac, Calvados et les autres eaux-de-vie dont la consommation pour chacun de ces produits ne dépasse pas les 0,5% du marché français.
(Chiffres 2017 – source : Nielsen)
Où sont consommés les spiritueux ?
Contrairement à la bière par exemple, les spiritueux sont majoritairement consommés à la maison ou chez des amis (80% selon une enquête de 2008). Les 20% restant étant répartis entre les différents lieux de sortie : restaurants, bars, boîtes de nuit…
Que représente le marché des spiritueux en France ?
La filière représente environ 100 000 emplois, tous domaines confondus. le chiffre d’affaires TTC est lui estimé a plus de 9 milliards d’euros en 2017 dont un peu plus de 4 milliards pour les exportations.
(Chiffres 2017 – source : Fédération Française des Spiritueux)
Qui consomme le plus les spiritueux français ?
Le podium des pays importateurs en volumes est composé des États-Unis, suivis de loin par le Royaume-Uni et l’Allemagne. La Chine est 4ème mais 2ème en valeur car les chinois sont désormais tournés vers les spiritueux haut de gamme, avec notamment le Cognac qui s’y exporte bien. Près de 98% de la production de Cognac est d’ailleurs exportée ce qui explique que la filière se porte très bien malgré une consommation limitée en France.
(Chiffres 2017 – source : Fédération Française des Spiritueux)
Quelles sont les taxes sur les spiritueux ?
Les spiritueux sont très fortement taxés, ce qui explique que même les produits d’entrée de gamme ne descendent pas sous un certain tarif. La taxation spécifique dépend du volume d’alcool pur dans la bouteille. Donc plus la bouteille est grande et plus le degré d’alcool est élevé, plus le produit sera taxé. Il existe en réalité 2 taxes en plus de la TVA. Les droits d’accise qui concernent tous les spiritueux et la Cotisation Sécurité Sociale qui elle concerne les spiritueux titrant plus de 18%. Ces taxes sont exprimées par hectolitre d’alcool pur (hlap) et sont respectivement de 1758,45€ et 564,61€ par hlap en 2019.
Par exemple sur une bouteille de 1 litre d’alcool à 40% (soit 0,004 hectolitres d’alcool pur).
Il y aura 7,03€ (1758,45*0,004) + 2,26€ (564,61*0,004) = 9,29€ de taxes. Ces taxes rentrent dans le prix avant TVA, la TVA de 20% est donc appliquée également sur ces taxes.
En 2017, les recettes fiscales liées à ces 2 taxes avoisinent les 3 milliards d’euros.
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Je vais m’installer au Canaries avec une petite distillerie, pour vous dans quel ordre de volume vous classeriez les produits à produire ? Gin, anisette, Whisky Rhum arrangés etc …..
Merci d’avance.
Jérôme
Bonjour,
Difficile de vous répondre, car il faut s’intéresser au marché local et voir ce qui se passe aux canaries. A votre place j’irai faire pas mal de visites de supermarchés et de bars pour voir l’agencement des rayons et les cartes de spiritueux.
Souvent les distilleries commencent par le gin car c’est un alcool qui à le vent en poupe et il à l’avantage de ne pas demander de vieillissement, ce qui permet de sortir un produit assez rapidement. L’autre intérêt est son cahier des charges qui laisse un peu de libertés sur son aromatisation et permet donc de lui apporter une touche personnelle.
Sur les autres spiritueux, intuitivement j’irai plus sur le rhum que sur le whisky à cause du caractère hispanique des canaries, mais cela demande confirmation sur le terrain.
En tout cas chouette projet, cela sera probablement une belle expérience, et je vous souhaite que ça soit également une belle réussite !
Bravo pour votre article, cependant j’ai une question quels sont les principaux clients des spiritueux (âge-sexe-catégorie sociaux professionnels)
Merci de votre réponse !
Bonjour,
Votre question est intéressante, mais malheureusement je n’ai pas trouvé de données chiffrées sur le sujet. Je pense que les profils des acheteurs sont très variés selon le type de spiritueux.
La vodka a plus une connotation d’alcool de jeunes, les anisés pour les plus âgés et entre deux le whisky. C’est clairement caricatural, mais je pense que la tendance est réelle.
En me basant sur le fait que sur les volumes globaux on a d’abord whisky (40%) et les anisés (22%), j’ai tendance à penser que les plus grands consommateurs de spiritueux ne sont pas les jeunes (tequila, gin et vodka font moins de 10% en cumulé). Et généralement la grande distribution fait du volume sur les entrées de gamme donc j’ai tendance à penser que la clientèle qui consomme le plus en volume n’est pas spécialement aisée.
Malheureusement l’alcool est parfois un refuge et la consommation excessive touche plus les classes populaires que les personnes aisées. Et la consommation de produits qualitatifs pour la dégustation reste marginale par rapport au volume global.
J’espère avoir donné quelques éléments, à prendre avec les précautions de rigueur car il y a une part d’interprétation.
Votre acticle est bien fais,bravo!
avez vous des chiffres sur les ventes d’eau de vie ?
cdlt
Merci Matthieu !
Par rapport à votre question, techniquement les spiritueux sont des eaux-de-vie. Mais si vous voulez parler des eaux-de-vie de fruits sans appellation spécifique, elles représentent sur 2018 environ 0,5% des ventes en grande distribution et 1% en CHR (Cafés / Hôtels / Restaurants).
Cela est peu sur le volume global, mais on est proche des chiffres du Cognac par exemple (la différence majeure est que le Cognac cartonne à l’export puisqu’il représente plus de 30% des volumes de spiritueux français exportés en 2018)
Bonjour
Merci beaucoup pour ces informations. Je souhaite créer un gin specifque made in France et bio 😉 pour cela il va me falloir des sous donc une étude dépêche pour messieurs les banquiers. Est ce que par hasard vous connaissez la moyenne de vente de gin chez un caviste. Sur une même référence combien e bouteilles son vendues par mois en moyenne …si vous avez ce chiffre je vous promets de vous envoyer mon gin à déguster;)
Bonjour Angélique,
Honnêtement, je ne vais pas m’avancer sur des chiffres précis car cela me semble bien compliqué à estimer et je ne veux pas vous aiguiller sur des fausses pistes.
Le seul chiffre que je peux vous donner concerne la partie CHR : En 2018, le gin a progressé de 19% dans les Cafés / Hôtels / Restaurants et représente 3,9% du marché. Il était déjà sur une progression de 17,6% en 2017. Il y a donc un gros potentiel puisque la progression est forte mais que la part de marché reste faible.
Si vous envisagez de lancer votre Gin auprès des cavistes de votre région dans un premier temps, je pense que c’est auprès d’eux que vous obtiendrez des chiffres pertinents s’ils acceptent de vous donner un ordre d’idée. Après ce genre d’estimation réclamée par les banques fait toujours sourire. Le prix, le design, la provenance (local + bio est un atout), la marge du caviste et des tas d’autres paramètres auront une influence sur les volumes de vente, et il est impossible de prévoir cela avec fiabilité.
Je vous souhaite bon courage pour monter votre dossier et j’espère que vous pourrez aller au bout de votre joli projet ! N’hésitez pas à revenir vers moi si cela se concrétise 🙂
Bonjour,
Merci pour cet article sauriez vous me dire si le marché du rhum est tendance que se soit en France ou à l’étranger.
Bonjour Aurore,
Oui on peut considérer le rhum comme un spiritueux tendance que ça soit en France où dans le monde. Le mojito contribue à sa grande notoriété, car c’est un des cocktails les plus connus au monde.
En France le rhum a également une place importante dans le paysage même si ce n’est pas le spiritueux le plus consommé car on produit beaucoup de rhum dans les DOM TOM. De plus le rhum est aussi présent dans certains foyers parce qu’il est utilisé en cuisine.
Les chiffres que j’ai pu trouver laissent penser que le marché du rhum se porte bien au niveau mondial.
Merci pour cet article, savez vous si le gin est en train de passer devant la vodka dernièrement ou pas du tout ?
Bonne journée.
Merci Thomas !
Je n’ai pas trouvé de chiffres pour répondre avec certitude à votre question. Il est clair que le gin fait une percée mondiale et qu’il y a une hausse de la consommation qui doit être réelle en France.
La donnée que j’ai trouvée, concerne les ventes en CHR (Cafés / Hôtels / Restaurants) en France en 2018 sur laquelle on constate bien un recul de la vodka (-2%) et une progression pour le gin (+19%).
Par contre en volume, la vodka représente encore 14,7% des consommations contre seulement 3,9% pour le gin. On est plus donc sur un léger rapprochement qu’une inversion de tendances.
Au niveau de la grande distribution, je n’ai pas trouvé de chiffres séparant la vodka et le gin. Mais je pense que la vodka est encore loin devant car ça reste le spiritueux le moins cher en entrée de gamme ce qui la rend sûrement encore très prisée des jeunes pour avoir de l’ivresse à moindres frais.
Très agréable d’avoir des chiffres sur ce marché si intéressant, encore plus quand c’est bien écrit ! Je me pose quand même la question de 8,5 bouteilles par habitant. Je ne pense pas que ca prenne en compte les touristes car sinon nous sommes de vrais pochtrons.
Content que le style de l’article vous plaise !
Votre remarque a éveillé ma curiosité et je suis retourné voir le rapport de l’OMS concernant la consommation d’alcool en France.
Sur les chiffres globaux (incluant tous les types d’alcools donc), il est bien précisé que le chiffre indiqué est ajusté pour prendre en compte la consommation effectuée par les touristes, il est donc très probable que ça soit le cas concernant les spiritueux.
C’est vrai qu’en ayant converti 2,4 litres d’alcool pur en 8,5 bouteilles, ça donne un chiffre plus parlant, mais effectivement assez élevé !
Je n’ai pas trouvé l’information concernant les seuls spiritueux, mais au global, les hommes consomment beaucoup plus d’alcool que les femmes : 20.3 litres d’alcool pur en 2016 / contre 5.4.
Merci beaucoup pour ces chiffres précis et cohérents.
Merci, cela fait plaisir d’avoir des retours (surtout lorsqu’ils sont positifs :)) sur les articles !
Les statistiques permettent de se rendre compte rapidement de ce que représente le secteur des spiritueux pour la France, je trouve cette approche intéressante. Je ferai une mise à jour régulière de ces chiffres pour rester à jour.